
Une démarche participative et innovante de transformation d’un CHSLD misant sur la santé durable des résidents et du personnel.
Ce projet multidisciplinaire est codirigé par Isabelle Feillou, professeure au Département des relations industrielles de l’Université Laval et Nathalie Jauvin, chercheuse et conseillère scientifique spécialisée à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Les Centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) sont des milieux de vie, de soins et de travail, mais il existe peu d’espaces de dialogue entre les différents acteurs qui s’y croisent. Pourtant, ces espaces de dialogue constituent des leviers nécessaires pour créer des organisations capacitantes qui préservent la santé physique et psychologique, répondent aux différences interindividuelles et favorisent l’autonomie et l’apprentissage.
Cette recherche-action, qui se déroule en plusieurs phases et sur plusieurs années, vise justement à développer des connaissances sur des processus de transformations davantage en adéquation avec la santé durable des résidents, de leurs proches et celle des travailleurs. Elle vise plus concrètement, sur le terrain, à accompagner, de manière itérative, les projets de transformation du CHSLD Saint Brigid’s Home, notamment en ce qui concerne l’architecture et l’aménagement des locaux (pour plus d’informations sur le CHSLD SBH, cliquez sur ce lien). Son objectif est de développer des connaissances transférables d’un projet à l’autre au sein de Saint Brigid’s ainsi que dans d’autres établissements du réseau. Les connaissances développées portent à la fois sur le processus de transformation lui-même mais aussi sur les stratégies développées par les différents acteurs et les résultats générés sur les travailleurs, les usagers et leurs proches.
Un financement d’Alliance santé Québec (2020-2021) a d’abord permis, dans un premier volet préparatoire, la création d’une équipe interdisciplinaire et intersectorielle qui a préparé un atelier a tenu un atelier d’échange le 30 novembre et le 1er décembre 2021. Cet atelier réparti sur deux demi-journées a permis de rassembler plus de 60 personnes, dont une quarantaine provenaient du CHSLD partenaire, Saint Brigid’s Home. Parmi les participants, soulignons notamment la présence de chercheurs et d’experts de diverses disciplines (architecture, relations industrielles, ergonomie, réadaptation, vieillissement, etc.), d’étudiants gradués, de représentants d’organismes (Croix-Rouge canadienne, Nature Québec, Un et un font mille), de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS) et, surtout, de nombreux membres de la communauté de Saint Brigid’s Home: gestionnaires, soignants, personnel d’entretien, logistique, représentants d’usagers, etc., et du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
L’atelier a favorisé l’échange autour de modèles innovants développés pour des centres d’hébergement ici et à l’international (France). Quatre présentations ont été faites (liens pour chaque présentation ci-dessous) :
- Présentation de modèles émergents d’hébergement et de soins de longue durée, par Savanah Laurence, étudiante au programme de maîtrise en ergonomie de l’Université Laval et auxiliaire de recherche sur le projet
- IDRON ou un exemple de l’EHPAD de demain, par Pascale Boukaert, architecte associée du cabinet HOBO Architecture, et Thomas Guitton, directeur général de l’Association pour le Développement et la Gestion des Équipements Sociaux, médico-sociaux et SAnitaires (ADGESSA) (France)
- Projet VITRINE (nouvelle construction et transformation en CHSLD) (CIUSSS de la Capitale-Nationale), par Diane Morin, professeure émérite de l’Université Laval
- Organisation en milieu adapté: Résidence Angélica, par Francis Ethridge, consultant et chercheur, Humanique Conseil, Nancy Tavares, directrice des soins infirmiers et des programmes à la clientèle, Véronique Tremblay, technicienne en réadaptation physique, et Madame Dagenais, résidente du CHSLD Résidence Angelica.
L’atelier de la deuxième journée visait à faire émerger, à partir des présentations de la veille, des pistes concrètes d’actions pour le milieu partenaire.
Un financement de Dialogue McGill dédié au transfert de connaissances a permis de rendre ensuite accessible à la communauté de langue anglaise les connaissances développées dans ce premier volet préparatoire de la recherche.
Ce projet de recherche-action a reçu une approbation éthique du
Comité d’éthique de la recherche sectoriel en santé des populations et première ligne pour poursuivre les volets suivants de la recherche. Il se poursuit actuellement dans une seconde phase de « mise en action » durant laquelle les chercheurs accompagnement l’établissement, grâce à approche participative, dans la mise en place de transformations davantage en adéquation avec la santé durable des résidents, de leurs proches et celle des travailleurs, en cohérence avec les résultats issus des ateliers. Ces transformations s’amorcent par la conception et la rénovation de deux unités prothétiques.